COVID-19 : recherche vitale en cours au Nouveau-Brunswick

Laura Richard

Dre Laura Richard, D. Phil (Oxon)

Directrice de recherche

La COVID-19 a bouleversé le Nouveau-Brunswick ainsi que le monde entier. Elle a rendu malades des millions de gens, en a tué plusieurs et a causé des ravages économiques. Comprendre quelles personnes ont été exposées au virus, mais se sont aussi rétablies est une information précieuse pour les chercheurs partout sur la planète. Pour obtenir cette information et poursuivre leur recherche, les chercheurs ont besoin d’un approvisionnement stable de protéines purifiées du coronavirus, connues comme antigènes.

Aujourd’hui, plusieurs d’entre nous savent bien reconnaître l’image 3D du virus de la COVID-19 : cette sphère grise et rouge avec des pointes à sa surface, nommées spicules. Ces spicules, aussi appelés protéines de spicule, jouent un rôle crucial dans la façon dont ce virus infecte une cellule humaine et la façon dont le système immunitaire humain réagit au virus. Dr Shawn MacLellan, Dr Michael Duffy et Dre Aurora Nedelcu de l’Université du Nouveau-Brunswick ont entrepris un projet de recherche qui mettra au point un processus de production et de purification d’antigènes protéiques du coronavirus afin de les rendre largement disponibles à des fins de recherche et de développement.

Le Dr MacLellan nous dit que « l’une des caractéristiques importantes du spicule de l’antigène protéique est qu’il est doté de molécules inhabituelles de sucre, lesquelles s’attachent lorsque la protéine est produite dans une cellule infectée.  En conséquence, le processus de production que les docteurs mettent au point nécessite que la protéine soit synthétisée dans des cellules mammaliennes spéciales. »

Leur projet de recherche, d’ailleurs soutenu financièrement par la FINB et le fond de recherche COVID-19 de la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick, utilisera ces cellules mammaliennes pour en faire de minuscules usines de fabrication d’antigènes. Ce projet nécessite une expertise et des installations que l’on ne trouve pas dans beaucoup de laboratoires. Une fois la protéine produite, elle doit aussi être purifiée pour la dégager de toutes les autres composantes cellulaires, un processus qui exige aussi une expertise et des équipements spécialisés.

Les antigènes protéiques du coronavirus produits par ces chercheurs de l’UNB seront principalement utilisés dans les efforts de recherche et de développement contre la COVID-19, y compris l’élaboration de stratégies pour tester la présence d’anticorps chez les personnes de la communauté qui ont déjà été infectées.

Pourquoi est-ce si important?

Voici quelques exemples, le personnel des soins de santé a besoin de connaître leur état immunitaire; la recherche aidera à atténuer le stress psychologique associé au travail dans des environnements de soins de première ligne où les gens peuvent être exposés au virus. Savoir quelle proportion de la population est déjà porteuse d’anticorps protecteurs et pourrait être immunisée contre de nouvelles infections aide les autorités médicales et les décideurs à modéliser d’éventuelles nouvelles infections.

La pandémie de la COVID-19 est à l’origine de ce projet de recherche, mais les connaissances découvertes aideront le Nouveau-Brunswick, et potentiellement l’ensemble du pays, à mieux se préparer contre de futurs nouveaux coronavirus et à mieux modéliser l’immunité communautaire des populations.

C’est un travail difficile et complexe avec un impact mondial. Et nous sommes très fiers du fait que ça se passe ici même au Nouveau-Brunswick.

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