- 22 juillet, 2020
- Dans la Presse , Capital de risque , Idées d'innovation
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Des projets passionnants se dessinent au Nouveau-Brunswick
Ray Fitzpatrick
Directeur d’investissements
L’ACCR a récemment publié son rapport du T1, proposant un graphique des points chauds des investissements actuels au Canada. Pour ce qui touche le Nouveau-Brunswick, on constate que 6 transactions ont été effectuées pour un montant de 2 millions de dollars investis. Si on regarde la situation pour le reste du Canada atlantique, la situation désolante est semblable là aussi. Naturellement, le Canada atlantique ne fait pas le poids avec l’Ontario ou la C.-B. Et si on interprète ces résultats au pied de la lettre, on pourrait être porté de croire que le capital-risque n’a pas la cote en ce moment au Canada atlantique. Mais par chance, en qualité de directeur des investissements à la FINB, j’ai le droit d’observer de façon privilégiée ce qui se passe au sein de nos sociétés en portefeuille et ce qui touche au Nouveau-Brunswick.
Bien que le Nouveau-Brunswick progresse à grands pas vers un redressement post-COVID-19, nous sommes quand même toujours au beau milieu de la pandémie. Et nous apprenons à quel point une pandémie peut mettre du bois dans les roues de notre économie. Toutefois, pendant que la pandémie sévissait, la FINB travaillait en coulisses pour mettre l’innovation de l’avant au Nouveau-Brunswick.
Le capital-risque et la finance en général connaissent des fluctuations naturelles. Si on regarde l’année 2019, la FINB a conclu 15 transactions pour un total de 15 millions de dollars investis. Et pour ce qui est de 2018, 28 transactions ont été effectuées pour un montant investi de 78 M$. C’est presque le double de transactions effectuées par rapport à 2019, et quelques investissements dans les 8 chiffres dans le lot. Nos affaires varient d’année en année, et 2020 ne sera pas différente, pandémie ou pas. Là où il y a des défis à relever, il y a des occasions à saisir.
Bien que les résultats de T1 sur papier soient plutôt maigres, ces résultats sont trompeurs pour l’ensemble du Nouveau-Brunswick. Actuellement, la FINB a déjà cinq investissements d’approuvés et en processus variés de diligence raisonnable et clôtures juridiques. Ces transactions sont habituellement de l’ordre des 7 chiffres et plusieurs investisseurs sont présents. Ces transactions sont concrètes; elles ne sont pas conclues au T1, voilà tout.
En étudiant la santé financière des sociétés inscrites actuellement à notre portefeuille, je peux affirmer que nous venons de franchir le premier gros obstacle en vue d’un rétablissement après la pandémie. En mars, lorsque les effets de la COVID-19 commençaient à se manifester, nous étions à préparer des plans d’urgence et à étudier la marche à suivre pour assurer le maintien de la bonne santé financière de nos sociétés. Le choc pandémique fut brutal, mais en ce qui concerne l’état de nos affaires et le pipeline de ventes actuelles, nous prévoyons une forte progression des sociétés Business-to-Business (B2B) et de contrats pluriannuels. Cette situation place nos sociétés en portefeuille dans une bonne position pour affronter la tempête. En termes de liquidités et de bilans équilibrés, notre portefeuille se porte très bien. Je peux l’affirmer même si nous n’avons pas de boule de cristal, et que nous savons que les impacts de la COVID-19 pourraient se faire sentir pendant encore des mois voire des années.
Un autre sujet que j’aimerais aborder est à quel point les ressources gouvernementales ont aidé nos sociétés inscrites à élaborer de solides plans de redressement, de croissance et d’expansion. Les réductions de rémunération et l’octroi de fonds de RS&DE ont contribué à leur donner plus de marges de manœuvre. Ces sommes peuvent totaliser des montants dans les sept chiffres et contribuer à donner suffisamment de temps à tous les intervenants pour bien planifier et prendre les bonnes décisions. Dans la même logique, BDC Capital a lancé un programme équivalent avec un investissement de 300 millions de dollars, et nous avons travaillé très fort pour les inciter à participer dans plusieurs transactions.
Alors que s’amorce T2, nous entrevoyons de nouveaux investissements. Nous avons pleinement confiance que d’autres rondes de financement seront approuvées et soumises à un processus de diligence raisonnable avant la fin de l’été.
Nous demeurons confiants que l’année 2020 sera forte, malgré un début lent. Je crois que nous sommes en bonne position pour dépasser les résultats de 2019, avec 15 transactions effectuées et 15 millions de dollars d’investis. Nous pourrons profiter d’occasions d’investissement car certaines sociétés en portefeuille sont en pourparlers avec des sociétés de capitaux-risques internationaux pour mobiliser des financements élevés. Du point de vue de l’investisseur, si quelques-unes de ces possibilités se concrétisent, on pourra se rappeler de 2020 pas seulement pour la COVID-19.