- 17 mai, 2012
- Capital de risque
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UNE COMPAGNIE DE MONCTON S’ATTAQUE À LA SURUTILISATION DE L’ÉNERGIE DANS LES INDUSTRIES
Par Chantale Roussell, L'Étoile | lisez sur l'Internet
Lorsqu’une compagnie industrielle gaspille de l’énergie, le sait-elle vraiment? En général, non. C’est pour pallier ce problème que l’ingénieur Pablo Asiron, fondateur de RtTech Software, a développé les technologies RTTech et RTEmis. La compagnie basée à Moncton vient d’obtenir un investissement de 500 000 $ de la Fondation de l’innovation du Nouveau-Brunswick.
Le système d’information de gestion énergétique en temps réel (Energy Management Information System) de RtTech, RtEMIS, arrive à localiser avec précision où et quand un système utilise plus d’énergie qu’il ne devrait. Cela peut s’avérer aussi complexe qu’un processus qui utilise plus d’énergie qu’il lui faut ou aussi simple que des composants qui ne se mettent pas hors tension lorsqu’ils tournent au ralenti. Leurs systèmes Real-time Downtime, Uptime et Event Tracking, RtDUET, permettent aux entreprises d’explorer leurs processus spécifiques dans le but d’identifier la cause du temps d’arrêt et les problèmes liés à une mauvaise utilisation.
Selon M. Asiron, RtTech n’est pas la seule société à offrir un système de surveillance de l’utilisation de l’énergie, mais c’est dans leur approche avec la clientèle qu’ils se distinguent de leurs compétiteurs.
«Il y a des produits similaires sur le marché. Nous avons de la compétition, et je crois que c’est une bonne chose parce que ça nous pousse à toujours nous améliorer, indique M. Asiron. Nous nous basons sur le système d’historisation des données en temps réel le plus important du monde. C’est le joueur qui domine l’industrie. Nous avons ajouté notre propre technologie à celle-là. De plus, nous avons développé toutes nos technologies en gardant en tête la facilité d’utilisation. Nous sommes aussi en mesure de nous adapter aux besoins de nos clients. Lorsqu’un client a une demande spécifique, nous pouvons lui offrir cela. C’est comme ça que nous nous distinguons.»
M. Asiron était un employé d’une compagnie de Saint-Jean, ADM Systems Engineering. C’est pour eux qu’il a développé ces deux technologies pour répondre à leur besoin de surveillance de l’utilisation de l’énergie.
«RtTech est une compagnie en démarrage, mais c’est intéressant de savoir que notre technologie a été utilisée par ADM Systems pendant environ huit ans, raconte l’homme d’affaires. L’an dernier, nous nous sommes rendu compte que nous avions besoin de plus d’investissement pour amener cette technologie là où elle devait être. Nous avions besoin d’une équipe de vente et de marketing en place. C’est là que nous avons décidé de séparer les deux et de créer RtTech. Nous avons été en mesure d’aller chercher l’investissement en capital de la Fondation de l’innovation.
Le PDG de la Fondation de l’innovation, Calvin Milbury, indique dans un communiqué que c’est justement cet aspect qui a séduit les investisseurs.
«L’aspect qui nous intéresse particulièrement dans cet investissement est le fait qu’elle soit une société détachée d’une autre société du Nouveau-Brunswick, ADM Systems Engineering de Saint John, confie Calvin Milbury. C’est là que Pablo Asiron et ses collègues ont vu une occasion de transformer une solution initiale à caractère unique en un produit autonome, et grâce à notre investissement, en une nouvelle société.»
Grâce à ce partenariat avec ADM Systems, RtTech peut déjà se vanter de posséder une liste impressionnante de clients, incluant Rio Tinto, Barrick Gold, BHP Billiton, Flakeboard et Irving.
La compagnie néo-brunswickoise qui se spécialise dans la fabrication de panneaux, Flakeboard, utilise cette innovation depuis l’an dernier. Elle a indiqué avoir épargné 200 000 $ en 2011, soit 2,5 % de ses coûts en énergie, et estime que son économie d’énergie en 2012 sera de 500 000 $.
«Ce sont des montants significatifs, surtout quand on considère qu’il en coûte beaucoup moins cher pour implanter la technologie. Pour le client, c’est un excellent retour sur l’investissement», indique M. Asiron.
L’ambitieux PDG dit voir très grand pour cette société. «Nous voulons que l’entreprise devienne aussi grande que possible. Nous ne nous sommes pas donné d’objectif ou de plafond quelconque. Nous croyons que nous sommes les seuls qui peuvent nous imposer des limites. Le marché est là, nous avons de grands espoirs et nous croyons que la Fondation de l’innovation mise aussi beaucoup sur nous.»