- 22 février, 2019
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Le financement de la FINB aide à propulser une équipe de recherche du N.-B. dans l’espace
Tassez-vous les satellites gros comme des autobus et qui coûtent des centaines de millions de dollars à construire — faites place à un nouveau joueur. Et il est à peine plus gros qu’un carton de lait.
Les satellites cubiques, ou CubeSats, sont des satellites miniatures moins coûteux, plus petits, plus intelligents et plus rapides à construire que les modèles plus vieux de satellites. Depuis le lancement du premier CubeSat en 2003, plus de 500 de ces « nano-satellites » ont été lancés dans l’espace par des équipes de 50 pays différents. Et maintenant, un groupe de chercheurs de l’Université du Nouveau-Brunswick, de l’Université du Nouveau-Brunswick et du CCNB rejoignent leurs rangs.
Sous la direction des chercheurs principaux, Dr Brent Peterson et Troy Lavigne de l’UNB, l’équipe de CubeSat NB a récemment été sélectionnée par l’Agence spatiale canadienne pour être l’une des quinze équipes à être financées dans le cadre du projet canadien CubeSat. Nous avons rencontré Dr William Ward, Dr Richard Langley et Troy Lavigne pour leur poser quelques questions concernant leur remarquable projet, et sur ce qu’il signifie pour la province. Nous avons également ajouté quelques mots de la directrice de la Recherche du FINB, Dre Laura Richard, sur ce qu’elle pense des applications commerciales potentielles de la recherche de CubeSat NB, ici même au Nouveau-Brunswick.
Les réponses ci-dessous ont été légèrement modifiées pour plus de clarté et de concision.
Qu’espérez-vous apprendre de la construction et du lancement de ce satellite?
Notre CubeSat comptera deux charges utiles ayant une mission : l’étude de la météorologie spatiale.
La première charge utile transportera un récepteur du système mondial de navigation par satellites (GNSS) qui a pour rôle d’enregistrer les données brutes de signaux radio GNSS transitant par l’ionosphère. Le Dr Langley de l’UNB dirige l’équipe qui travaille sur cette partie du projet.
La seconde charge comporte un imageur spectral qui observera les émissions d’oxygène atomique de la luminescence atmosphérique et les émissions aurorales dans la mésosphère/thermosphère inférieure. L’imageur recueillera des données sur les variétés rouges (à une longueur d’onde de 630 nanomètres) et vertes (à 557,7 nanomètres) de ces phénomènes. Ce travail est entrepris par une équipe dirigée par le Dr Ward de l’UNB et a pour objectif d’étudier la structure et la dynamique de ces émissions, ainsi que leur variabilité en fonction de la météo spatiale.
Vous avez mentionné l’ionosphère et la « météorologie spatiale » dans votre réponse — pour ceux dont la connaissance de l’espace est un peu rouillée — quelles sont les particularités de l’ionosphère?
L’ionosphère porte bien son nom, car elle contient une forte concentration d’ions et d’électrons libres, qui sont répartis dans toute l’ionosphère et forment des motifs compliqués. Ces motifs sont causés par le rayonnement solaire, le champ magnétique terrestre et la rotation de la Terre.
Et de quelle façon cette activité dans l’ionosphère affecte-t-elle nos systèmes, ici sur Terre?
L’interaction entre le soleil, le champ géomagnétique et l’ionosphère entraîne divers effets, connus collectivement sous le nom de « météorologie spatiale », qui s’apparente à la météo que nous connaissons en basse atmosphère (c’est-à-dire ici sur Terre!)
Les conditions météorologiques spatiales peuvent provoquer des perturbations importantes du champ géomagnétique enveloppant la surface de la Terre, et peuvent induire des courants dans les câbles électriques et les transformateurs de puissance. Ces courants peuvent endommager l’équipement, ou causer le déclenchement de circuits de protection et la déconnexion de transformateurs du réseau électrique.
Comment les données de cette mission peuvent-elles être utilisées pour aider les gens ici sur Terre?
Les CubeSats, en tant que technologie émergente et plus abordable, constituent une solution de rechange aux grandes missions satellitaires coûteuses entreprises à l’heure actuelle par plusieurs pays du monde entier. Pour ce qui est notre mission actuelle, y compris les données que nous recueillons et les recherches ultérieures qui en résulteront, nous espérons approfondir notre compréhension de l’ionosphère et de la météorologie spatiale.
Il serait possible éventuellement de lancer un « essaim » de satellites cubiques afin de mesurer et prévoir la météorologie spatiale, comme le font les satellites utilisés actuellement pour rassembler des données de prévision météorologique. Cette information serait précieuse pour de nombreuses industries, notamment les producteurs et les distributeurs d’électricité.
Quels avantages potentiels le Nouveau-Brunswick pourrait-il tirer de ce projet?
Chez CubeSat NB, notre but premier est de former des étudiants à la technologie spatiale, et constituer ainsi un terreau fertile pour une future industrie spatiale au Nouveau-Brunswick. Nous espérons que cette mission jettera les bases du développement futur de CubeSat dans un large éventail d’utilisations, notamment la télédétection, l’astronomie, la météo conventionnelle et la météorologie spatiale.
Comment l’équipe de la FINB vous a-t-elle aidé à atteindre vos objectifs (financement et autres)?
Le financement de la FINB nous permet de nous concentrer sur la mission spatiale elle-même, au lieu de passer une grande partie de notre temps à chercher du financement, ou même à être contraints de réduire notre mission.
La majeure partie de notre financement soutient directement les étudiants de CubeSat NB à l’UNB et de l’Université de Moncton. Sans l’aide d’étudiants diplômés de diverses disciplines, nos objectifs de mission ne seraient pas réalisables. La FINB soutient également la construction d’une station terrestre de réception bande S au Nouveau-Brunswick, ce qui permettra le téléchargement à haut débit de données de notre CubeSat vers la Terre. Ceci est particulièrement important — avec nos deux charges utiles, nous aurons beaucoup de données.
Nous allons conclure avec quelques mots de la Dre Laura Richard sur les répercussions éducationnelles et commerciales que pourrait avoir la recherche de CubeSat au Nouveau-Brunswick.
Au premier coup d’œil, il peut sembler que le projet CubeSat ne soit pas particulièrement pertinent au mandat de la FINB; cependant, nous pensons que ce travail aura un impact marqué sur notre économie de plusieurs manières :
1.Plus de 60 étudiants participent à ce projet, et la formation approfondie qu’ils recevront aidera à créer et à développer un bassin de main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de la technologie aérospatiale qui est en plein essor.
2.Les données GNSS et d’imagerie pourront être vendues aux sociétés d’électricité et aux services publics, les aidant ainsi à prévoir et à comprendre la météo spatiale et, par conséquent, à réduire les interruptions.
3.Les étudiants au programme de maîtrise TME (Technology Management and Enterpreneurship) de l’UNB pourront aussi explorer les commercializations possibles des nouvelles technologies développées par CubeSat NB, notamment en les vendant éventuellement par de nouvelles entreprises.
Nous sommes donc fiers d’appuyer la mission CubeSat et nous avons bien hâte d’apercevoir un petit morceau d’innovation du Nouveau-Brunswick être lancé dans l’espace!