- 3 septembre, 2020
- Recherche appliquée , Idées d'innovation
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Gros plan sur un chercheur : Questions-réponses avec le Dr Justin Liefer de Mount Allison
Hilary Lenihan
Agente de recherche et de développement
Et si nous pouvions convertir la pollution des eaux en énergie?
Grâce au soutien de notre fonds sur les équipements, c’est ce que le Dr Liefer, professeur adjoint en biologie à l’université Mount Allison, tente d’explorer. Il effectue des recherches sur la manière dont le phytoplancton peut servir à absorber la pollution dans les eaux usées et ensuite convertie en biocarburant.
Cool, n’est-ce pas?
Nous avons joint le Dr Liefer pour lui poser quelques questions su sujet de son travail.
- Que pouvez-vous nous dire au sujet de ce projet de recherche novateur?
Je tente de comprendre comment la biotechnologie du traitement des eaux peut être améliorée à l’aide du phytoplancton – qui sont des microbes photosynthétiques qui soutiennent la vie aquatique. Le phytoplancton peut potentiellement créer des systèmes de traitement des eaux usées rentables en absorbant efficacement les polluants pour ensuite les convertir en produits à valeur ajoutée comme des biocarburants.
Il existe des milliers de variétés de phytoplanctons. Grâce à l’appui de la FINB, mon laboratoire tentera de savoir comment le phytoplancton peut utiliser d’importants agents polluants comme nutriments et quels types de phytoplancton agissent le mieux comme outil biotechnologique pour la gestion des eaux usées. - Comment avez-vous commencé cette recherche?
Ce projet a évolué à partir d’une autre de mes recherches récentes, et de celle de mes collègues, pour mieux comprendre comment le phytoplancton océanique arrive à contrôler le flux global de carbone, d’azote et de phosphore. Ce sont les éléments essentiels à l’origine de la vie.
Le phytoplancton joue un rôle similaire dans les océans aux plantes sur la terre ferme : absorber le carbone et affecter le climat de la terre, pour la production d’une grande partie de l’oxygène que nous respirons, et l’utilisation des nutriments comme l’azote et le phosphore qui contribuent à leur croissance. J’étudie comment ces rôles peuvent s’appliquer aux usines de traitement des eaux usées, où le phytoplancton pourrait capter l’azote et le phosphore dont il a besoin à partir des polluants présents dans les eaux usées et alimenter des systèmes de biocarburant durables plutôt que la vie marine. - Qui bénéficiera de cette recherche?
La vie humaine est tributaire d’une eau potable propre et salubre. Le coût d’amélioration des infrastructures de traitement des eaux au Canada, pour qu’elles répondent aux objectifs nationaux de salubrité des eaux et des cours d’eau destinés aux loisirs, est estimé à plus de 100 milliards de dollars. La pollution des nutriments causée par l’incapacité d’améliorer ces infrastructures et de traiter adéquatement les eaux usées contribue à l’augmentation de la prolifération d’algues toxiques. Cette prolifération menace les industries axées sur l’eau comme les pêcheries et on prévoit qu’elle sera la plus grande menace à la sécurité de l’eau potable au Canada et dans le monde dans un avenir rapproché.
L’objectif ultime de cette recherche est d’aider les gestionnaires de traitement des eaux usées à rendre les eaux de nos lacs et qui baignent nos rives, plus propres, et cela à moindre coût. Cela permettra au grand public de bénéficier de ressources hydriques plus durables et abordables. - Qu’est-ce que cette recherche signifie pour les Néo-Brunswickois?
La majeure partie des coûts associés à l’amélioration du traitement des eaux au Canada sera défrayée par les municipalités qui possèdent et exploitent la grande majorité de ces systèmes. Les technologies qui découleront de cette recherche permettront de réduire les coûts pour les communautés du Nouveau-Brunswick, où des réseaux hydriques naturels propres sont vitaux pour notre économie et notre culture. De plus, je planifie de collaborer directement avec les entreprises de biotechnologies et les gestionnaires de systèmes d’eaux usées du Nouveau-Brunswick, surtout avec ceux qui manifestent un intérêt pour la création et l’utilisation de nouveaux systèmes de traitement des eaux. - En quoi le financement pour les équipements de la FINB a-t-il aidé la poursuite de vos recherches?
Le financement d’équipement fourni par la FINB m’a permis d’obtenir des outils de recherche à la fine pointe de la technologie qui sont essentiels è la conduite de ce genre de projet. Ces outils permettront à mon équipe de recherche de pouvoir directement mesurer les polluants dans les nutriments pouvant être absorbés dans le phytoplancton et comprendre les processus dans le phytoplancton qui rendent cela possible.
Transformer les eaux polluées en énergie est le genre de recherche innovatrice que nous cherchons à soutenir. Non seulement est-ce possible, mais cela se déroule ici-même au Nouveau-Brunswick, grâce au Dr Liefer et à ses collègues de Mount Allison. Notre fonds sur les équipements permet au Dr Liefer et à son équipe de faire l’achat de matériel essentiel au soutien de leur recherche. Nous investissons auprès de chercheurs dont les projets comportent un potentiel de commercialisation et de retombées économiques élevé au Nouveau-Brunswick. En permettant au Dr Liefer d’utiliser ces fonds, nous contribuons à soutenir la croissance de la capacité en recherche appliquée de notre province.