- 15 juillet, 2010
- Idées d'innovation
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La FINB investit pour accélérer la commercialization d’une couche mince qui réfléchit le rayonnement
La Fondation de l'innovation du Nouveau-Brunswick a annoncé aujourd’hui un investissement de 150 000 $ pour accélérer la commercialization d’un matériau innovateur mis au point par des membres du Groupe de recherche sur les couches minces et la photonique (GCMP), à l’Université de Moncton, dirigé par le Pr Pandurang Ashrit, un physicien. Ce dernier ainsi que les Prs Nait Ajjou et Alain Haché combineront leurs ressources et expertises pour mener les travaux nécessaires pour préparer le matériau en vue d’une application par trois compagnies intéressées dans trois secteurs distincts.
Le Pr Ashrit, un spécialiste en science des matériaux, a mis au point une couche mince ultra efficace qui lorsque appliquée à une surface et chauffée à 68 °C, réfléchit la plus grande partie du rayonnement thermique solaire. Lorsque la température descend en-dessous de 68 °C, la couche revient à son état non réfléchissant et permet de nouveau la transmission de la chaleur.
L’application la plus immédiate de la technologie devrait porter sur les satellites orbitaux. Lorsqu’ils sont exposés au soleil, les satellites peuvent atteindre une température interne de 150 °C, ce qui nuit à leurs instruments électroniques. Il s’ensuit que les fabricants de satellite doivent installer des systèmes mécaniques encombrants pour assurer un refroidissement. Si le système tombe en panne, le satellite peut être gravement compromis, voire perdu.
Grâce à l’application des couches minces mises au point par le Pr Ashrit et son équipe, la température interne d’un satellite ne dépassera pas le seuil sécuritaire de 68 °C. Du fait de son épaisseur est d’à peine 300 nm, la couche mince proposée par le Pr Ashrit libérera une quantité appréciable d’espace et de poids actuellement affectée aux systèmes de refroidissement, qui pourra alors être consacrée à la charge utile de la mission. L’équipe de recherche a discuté avec des scientifiques de l’Agence spatiale canadienne de la possibilité de l’utilisation et de l’application commerciale de ces couches minces.
Les couches produites par le Pr Ashrit et son équipe ont aussi retenu l’attention de fabricants de systèmes de vision nocturne et des systèmes à infrarouges tels que Lambda Research Optics Europe (LROE), en Belgique, car elles leur permettent une visualisation seulement atteinte auparavant au moyen de systèmes de vision infrarouge très coûteux et complexes. Plus précisément, le recours à la nouvelle technologie des couches dans les caméras infrarouges devrait permettre d’accroître la résolution de ces systèmes à un coût moindre.
Une troisième application industrielle possible des couches innovatrices mises au point à l’Université de Moncton est la détection de haut puissances de rayonnement. Le Pr Ashrit et son équipe comptent développer et optimiser des détecteurs de rayonnement en collaboration avec une compagnie du Québec, Gentec, qui se spécialise dans la fabrication de tels appareils. La compagnie a déjà mis à l’essai les couches en vue d’une telle application.
« Il s’agit d’une occasion formidable pour l’université et la province, et je suis content que la FINB puisse jouer un rôle vital dans le transfert technologique de l’innovation du Pr Ashrit et la commercialization de celle-ci par des compagnies du calibre de Gentec et de Lambda Research Optics », affirme Calvin Milbury, le PDG de la FINB. « Je suis aussi impressionné par l’engagement des Prs Haché et Ajjou à appliquer leurs expertises et à combiner une partie de leur propre financement de recherche pour mener le projet à terme. » Grâce à l’apport de la FINB, Ashrit sera en mesure d’obtenir un total de 650 000 $ en fonds auprès de l’industrie et d’autres organismes.
Ce volet du projet verra aussi l’exploration d’applications futures de la technologie, dans l’objectif de produire une fenêtre intelligente à caractère unique et autonome.
« Pour produire la fenêtre intelligente la plus efficace, nous devons abaisser de 20° à 30° la température où la couche devient réfléchissante », explique Ashrit. « Nous pouvons y arriver en introduisant d’autres éléments dans la couche existante et en la rendant encore plus mince, et nous estimons que, moyennant d’autre recherche, ce n’est qu’une question de temps. »
Comme la couche proposée par Ashrit réfléchit le rayonnement solaire thermique tout en demeurant tout à fait transparente, on peut entrevoir le jour où, en plein été, on n’aura plus à entrer dans une voiture à chaleur infernale.